• Les Musées, les agents, la Collectivité, les élus... la vie ordinaire !!Imaginez une agent à la production hormonale au moins égale à celle d’un bonobo faisant étal de ses velléités à sa promise poilue, et qui régulièrement vient déployer ses mamelles sur votre bureau avec une envie évidente d’altruisme physique envers vous. Ce petit spectacle médiocre de boîte de nuit de campagne dura quelques jours sans que je n’eus à donner suite à ce type de propositions assimilables à une offre commerciale dans certains quartiers parisiens animés la nuit.

    Dans une équipe, chacun est stigmatisé par une singularité qui le caractérise quelle que soit sa nature. Nabot, idiot, alcoolique, une équipe reste incomplète sans sa nymphomane attitrée. C’était le cas de ce musée où j’officiais et qui était riche d’une agent aux appétences et compétences physiques hors du commun pour lesquelles les agents mâles fantasmaient et salivaient jusqu’à imprégner le sol d’un long sillage de salive à la mode Tex Avery. Occupés à user leurs droits en matière de longue maladie, la moitié des agents de mon équipe m’était encore inconnue quatre mois après mon arrivée dans ce sanctuaire culturel.

    Les agents présents m’avaient prévenu. Selon eux, la revenante irait tapiner en mon bureau ne pouvant résister à l’influence de ses glandes qui lui faisait perdre toute raison approximativement entre le 1er janvier et le 31 décembre.

    A son arrivée, la revenante me salua, enjouée et sincèrement heureuse de son retour. De son propre chef, elle se présenta à moi d’autorité et ferma la porte du bureau que je tenais pourtant perpétuellement ouverte à la demande de la Direction générale qui voulait éviter toute plainte éventuelle de harcèlement moral et physique de la part d’un responsable à l’endroit d’un agent. Ce jour-là, la glorieuse, ignorante de ces nouvelles méthodes de management américaines, brisa la règle et la glace en claquant la porte de mon bureau. Elle s’exposa après que je lui eus demandé ses attentes. Et ouais, dans la Fonction Publique, on est surtout sur « la prise en compte des attentes des agents afin de ne pas faire naître de frustration et entraîner une démobilisation professionnelle trop précoce» (Guide du Parfait Manager DRH dans lequel j’adore le « trop précoce » trahissant une démobilisation inévitable).

    Durant notre échange, mon érotomane me confia qu’elle avait été victime d’une épouvantable chasse aux sorcières à l’arrivée de la nouvelle équipe politique lors des dernières Municipales ce qui l’avait forcée à s’abandonner dans un arrêt longue maladie uniquement pour se protéger à l’image de réfugiés politiques birmans ou iraniens. Ce type de propos est assez commun chez ceux qui adorent se gorger d’importance. C’est aussi une façon peu subtile de souffler au directeur de service que l’agent n’est pas n’importe qui car il dispose d’appuis. De ce doux avertissement, je n’en tins pas compte. Bien au contraire, je lui demandai…. de se mettre au boulot en décrivant illico ses prochaines missions. Erreur. Insensible aux atouts de cette agent qui, systématiquement, faisait dégorger son buste devant mes yeux aussi gênés que flegmatiques, la malheureuse rechuta prétextant une fatigue psychologique rémanente.

    Passons les détails. Un soir, de retour d’un rendez-vous extérieur, les membres de mon équipe présentaient des visages cadavériques. Rapidement, ils louèrent la chance qui accompagne mon existence d’avoir évité un carnage : le fils et le mari de l’agent prompte aux offrandes de sa personne, s’étaient présentés au musée pour effectuer une opération de taxidermie sur modèle vivant. Les deux débilous étaient venus me faire une chirurgie à coups de truelle. Le lendemain, la direction générale fut prévenue de cette petite descente minable de deux loubards de cages d’escalier. Ma hiérarchie, bienveillante, me conseilla de "rédiger en toute hâte un rapport si cela venait à se reproduire pour mieux apprécier la situation d’urgence et envisager une intervention".

    Quelques semaines plus tard, l’agent revînt. Sans se démonter, exactement à l’opposé de la volonté de son fiston et de son régulier qui avaient bien l’intention de le faire avec mon buffet, elle m’avoua qu’une incompréhension regrettable avait été à l’origine de la démarche de ses deux proches.  Elle me promît que cela ne surviendrait plus. Cela n’empêcha pas le précédent maire de venir à ma rencontre pour s’enquérir d’éventuels problèmes entre elle et moi. Les soutiens dont bénéficiait l’agent étaient donc véritables. De cette rencontre spontanée avec l’ancien maire, et sans en craindre quoi que ce soit, je compris assez vite que le mari, bien que légitime, avait régressé au stade de régulier dans la vie de cette dame. Les rumeurs pouvaient donc être justifiées en grande partie.

    En politique, comme dans la fonction publique, il faut savoir se vouer aux bons seins et surtout les louer. A bon prix.

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